Il y a des choses que j'ai très envie d'oublier. J'aimerai être vierge de toute déchirure, de toute cassure. Mais on ne peut pas traverser la vie sans peine.
L'amour pour moi c'est quelque chose de lointain. Ça me fait un peu peur, c'est trop d'émotions contradictoires pour moi qui ait déjà du mal à rester stable quand il ne se passe rien.
L'amour j'en ai souffert mais toujours seule dans mon coin. Aujourd'hui ce sont aussi de bon souvenirs et, comme chacun sait, j'ai tendance à vivre dans le passé. Peut être certains ou certaines se reconnaîtrons, mais ici sont exposés mes pensées et en général et je ne fais pas de favoritisme.
Il y a d'abord eu cet été de folie où nous avons bu beaucoup. L'ambiance particulièrement chaude des soirées festives de fin juillet nous hantait alors. Nous passions nos journées à préparer nos soirées. C'étaient nos premiers émois, nos premières cuites. C'était la musique, l'alcool, les nuits d'insomnies et cette soirée à parler face à face, seuls. Parler de tout ce qu'on aimait, la littérature, la musique. Et les films. J'étais ébahie par ton sourire. Cette chaleur qu'il dégageait et ces pensées profondes qu'on ne comprend pas forcément. Puis tu es parti et il y a eu la solitude et la découverte de Damien Saez. Depuis, nous ne nous sommes revus que deux fois. Mais Damien Saez lui m'accompagne encore.
Puis ce fut une course de longue haleine. Contre des sentiments réellement trop fort, contre moi-même aussi. C'est ici que commence mon second plongeon je pense. Dépression, affres de l'adolescence, personnalité déviante, comportements suicidaires, conduites addictives... Ah et aussi date à laquelle j'ai commencé à fumer. Pour toi je me suis disputé avec une amie, j'ai dit des choses immondes. Mais c'est ma façon d'aimer. Toujours à l'extrême, étouffer seule avec mes sentiments et ne rien dire parce que je pense que ça nous embarrasserait tous les deux. Enfin surtout moi. J'aimais tout de toi. Ton allure, tes mouvements, ton sourire, ta façon de dormir. Et les films. Tu m'as entraînée à ton insu dans un monde différent où il est nécessaire de vouloir mourir pour se sentir vivant. Aujourd'hui te revoir me fait toujours quelque chose. Le souvenir d'un amour à la mort qui n'a jamais eu lieu et ne se produira sûrement jamais.
Alors que je ne me sentais pas d'affronter la vie seule, tu es apparu. Une pointe d'espoir, d'évasion, de différent. Tromper mon esprit en lui faisant subir des attaques diverses. Ensemble on broyait du noir. Et puis j'ai commencé à être dépendante. Tu étais une lubie passagère, un ailleurs rêvé. Tu es aussi la première personne à qui j'ai dit clairement les choses et ta gentillesse à ce moment là m'a vraiment aidée. Tu as été un bonheur éphémère auquel je voulais croire et aujourd'hui encore, malgré les coups de cafard, on s'accompagne en souriant.
Quand j'aime, je ne compte pas. Et surtout pas les années en l'occurrence. 5 années à t'aimer sans vraiment m'en rendre compte. En ami d'abord, puis en tant que dépendance psychique. C'est seulement une mauvaise habitude. Je m'étais accoutumée à ta présence. Des petits détails de ma vie lycéenne que je n'oublierai pas et la vie à côté. L'engagement, les luttes communes. C'est après ça que j'ai compris que j'étais perdue. J'avais besoin d'air, je te prenais pour de l'oxygène. J'ai fini par attendre tes appels, tremblante à la simple idée de te voir. Je faisais des crises d'angoisse après chaque rencontre et je me sentais vraiment conne. Aujourd'hui ça va mieux, même s'il m'arrive encore de réagir trop fort à tes actes et tes paroles.
Pour ceux qui s'en souviennent, je ne connais pas les demies mesures. J'ai tendance à idéaliser les personnes, à leur faire être ce que j'aimerai qu'elles soient. C'est pour cela qu'aucun de ces quatres garçons n'a jamais vraiment rien sû (sauf exceptions). J'ai conscience de mes défauts et je n'aime pas les montrer. Question de fierté et de peur face à ces sentiments un peu trop forts.